Ramener un bébé à la maison peut être l’un des moments les plus joyeux de la vie d’une femme. Pourtant, pour beaucoup, l’expérience n’est pas toujours aussi idyllique. Pendant et après la grossesse, le corps et l’esprit traversent de nombreux bouleversements.
Si vous vous sentez triste, anxieuse, dépassée, ou si vous avez l’impression de ne pas aimer ou de ne pas vous occuper de votre bébé, et que ces sentiments persistent plus de deux semaines après l’accouchement, vous pourriez souffrir de dépression post-partum.
Heureusement, les traitements existent : la thérapie ou les médicaments peuvent aider et permettent à la mère comme au bébé de retrouver un équilibre et une bonne santé pour l’avenir.
Qu’est-ce que la dépression post-partum ?
La dépression post-partum (DPP) est une forme sérieuse de dépression que certaines femmes connaissent après avoir accouché. Beaucoup de jeunes mamans peuvent ressentir de la tristesse ou des sautes d’humeur. C’est ce qu’on appelle parfois le « baby blues », une réaction normale dans les jours qui suivent la naissance.
La DPP, elle, est plus sévère et dure plus de dix jours. Ses symptômes incluent une grande tristesse, des troubles du sommeil, un sentiment de culpabilité. Ils peuvent s’aggraver environ quatre mois après la naissance. Un petit pourcentage de femmes présente des symptômes encore plus graves, allant jusqu’à avoir des pensées de se faire du mal ou de nuire à leur bébé.
Sans aide, la dépression post-partum peut rendre difficile le lien avec le nouveau-né et entraîner d’autres problèmes familiaux.

Qui est plus à risque de développer une DPP ?
Certaines femmes sont plus susceptibles de développer une dépression post-partum :
- Celles qui ont déjà souffert de dépression ou d’une DPP lors d’une grossesse précédente.
- Celles qui manquent de soutien social et familial.
- Les femmes rencontrant des difficultés avec l’allaitement.
À l’inverse, une expérience positive de l’allaitement réduit le risque de DPP.
Quels sont les traitements médicaux standards de la DPP ?
La prise en charge médicale repose souvent sur la prescription d’antidépresseurs. Si la femme allaite, le médecin choisira un traitement compatible, afin que les traces de médicament passant dans le lait maternel ne présentent pas de risque pour le nourrisson.
Quelles sont les approches non médicamenteuses pour aider en cas de DPP ?
Comme pour d’autres maladies, le traitement de la dépression post-partum repose souvent sur une approche combinée. Même lorsqu’un antidépresseur est prescrit, les résultats sont meilleurs lorsqu’il est associé à d’autres méthodes.
1. Thérapie ou accompagnement psychologique
La thérapie de parole aide à explorer les émotions liées à la maternité et à mieux comprendre l’expérience de l’accouchement. Il est souvent utile de poursuivre ce suivi même après l’amélioration des symptômes.
2. Art-thérapie
L’art-thérapie est une option complémentaire qui permet d’exprimer ses émotions autrement et d’apporter un soutien supplémentaire dans le cadre du traitement de la DPP.
3. Soutien social
Le soutien social est essentiel pour les jeunes mamans. Beaucoup trouvent du réconfort en rejoignant des groupes de mères organisés dans les hôpitaux, centres de naissance, associations religieuses ou via la Leche League.
Une doula postnatale peut également aider aux tâches quotidiennes. Les amis et la famille peuvent apporter des repas, faire des courses ou simplement être présents. Le plus important est de pouvoir parler de ses émotions et d’accepter l’aide disponible.
4. La période de repos post-partum
Dans de nombreuses cultures, les premières semaines après l’accouchement sont dédiées au repos et à la récupération. La mère reste au lit avec son bébé, soutenue par d’autres femmes de la famille.
Dans la culture occidentale, la pression sociale pousse souvent les femmes à « reprendre le cours normal de la vie » trop rapidement. Pourtant, cette période de repos favorise la récupération physique et émotionnelle et facilite la transition vers le rôle de mère.

5. Le sommeil
Les troubles du sommeil jouent un rôle majeur dans la dépression post-partum. Répondre sans cesse aux besoins du bébé peut rapidement épuiser une mère.
Avoir une autre personne qui prend en charge une tétée de nuit peut permettre à la maman de dormir cinq ou six heures d’affilée. Un proche peut aussi apporter le bébé pour l’allaitement et le recoucher ensuite.
Les techniques de pleine conscience (mindfulness) peuvent aussi aider à mieux dormir. Elles permettent de canaliser ses inquiétudes et de revenir au moment présent. La respiration consciente ou les exercices de relaxation corporelle (body scan) sont particulièrement bénéfiques. De nombreux livres, enregistrements audio et applications mobiles peuvent guider la pratique.
6. Exercice
L’activité physique est un outil précieux pour traiter la dépression et augmenter l’énergie. Bien qu’il puisse être difficile pour une nouvelle maman de trouver du temps pour faire du sport, l’exercice est pourtant essentiel au processus de rétablissement.
Il est recommandé à toutes les femmes enceintes et en post-partum de pratiquer une activité physique au moins 30 minutes, trois fois par semaine.
Le mouvement permet non seulement de stimuler les endorphines, mais aussi de favoriser un meilleur sommeil, de réduire le stress et de restaurer un sentiment de contrôle sur son corps après l’accouchement.
7. Nutrition
Certains aliments peuvent accentuer la fatigue ou les troubles de l’humeur. Un régime riche en caféine, sucre et alcool peut entraîner des sautes d’humeur et perturber la qualité du sommeil. Il est donc préférable de limiter autant que possible ces aliments.
En revanche, d’autres aliments ont montré des effets bénéfiques sur l’humeur. Les acides gras oméga-3, présents dans les poissons, les noix et les légumes verts, peuvent contribuer à réduire les symptômes dépressifs. Il est toutefois important de rester attentive à la teneur en mercure des poissons consommés.
Par ailleurs, les personnes qui consomment une alimentation riche en vitamines B et en folates naturels sont généralement moins susceptibles de souffrir de dépression.
Le régime méditerranéen à base de plantes est un excellent exemple à suivre : riche en fruits, légumes, noix, légumineuses (comme les haricots) et huile d’olive, il apporte une grande quantité d’oméga-3, de vitamines B et de folates.
8. Compléments alimentaires
En plus d’une bonne alimentation, certains compléments peuvent soutenir le corps et l’esprit dans la lutte contre la dépression post-partum :
- Huile de poisson (oméga-3) : Les niveaux d’oméga-3 peuvent être plus faibles chez les femmes atteintes de dépression post-partum. Prendre de l’huile de poisson en complément d’une alimentation riche en poissons, légumes verts et noix peut aider à augmenter ce taux et améliorer l’humeur.
Dose recommandée : 1 à 3 g/jour (DHA et EPA combinés). - Folate : Le folate est une vitamine du groupe B. Les traitements antidépresseurs ont tendance à être moins efficaces chez les personnes ayant un faible taux de folate dans leur organisme.
Dose recommandée : 1000 mg par jour.
On peut aussi obtenir du folate naturellement dans l’alimentation, par exemple dans les lentilles, les épinards et le brocoli. - Vitamine D : Cette vitamine joue un rôle clé dans l’équilibre de l’humeur et le système immunitaire.
Dose recommandée : 2000 à 3000 UI par jour, selon les niveaux de vitamine D déjà présents dans le corps de la femme. - Ashwagandha (Withania somnifera) : Ce petit arbuste est utilisé depuis des siècles pour traiter l’anxiété. Il peut être consommé sous forme de gélules, de tisane ou de teinture (préparation obtenue en laissant macérer la plante dans une solution). L’ashwagandha aide le corps à résister aux facteurs de stress environnementaux.
Attention toutefois : il n’a pas encore été suffisamment étudié chez les femmes allaitantes. - Mélisse (Melissa officinalis) : Disponible sous forme d’extrait ou de tisane, la mélisse est un remède efficace contre l’anxiété et les troubles du sommeil.
Conclusion
La dépression post-partum est une réalité sérieuse qui touche de nombreuses femmes, bien au-delà du simple baby blues. Elle peut impacter la mère, le bébé et toute la famille si elle n’est pas prise en charge. Mais des solutions existent : thérapie, médicaments adaptés, soutien social, repos, sommeil réparateur et techniques de pleine conscience.
Le plus important est de ne pas rester seule face à ces symptômes. Demander de l’aide, accepter du soutien et consulter un professionnel de santé sont des pas essentiels pour retrouver équilibre et sérénité dans cette nouvelle étape de vie.
Avis de non-responsabilité
Cet article est uniquement à titre informatif et ne remplace en aucun cas l’avis d’un professionnel de santé. Les informations présentées ici sont collectées à partir de sources en ligne. Je ne suis ni médecin ni professionnel de la santé. Consultez toujours un médecin avant d’entreprendre tout traitement ou changement dans votre routine de soins.