Les remèdes à base de plantes sont naturels, mais ils n’en restent pas moins de véritables médicaments, capables de provoquer des effets secondaires. Comme pour tout traitement, ils doivent être utilisés avec respect et prudence. Cet article présente les principaux risques liés à leur consommation ainsi que quelques conseils simples pour les limiter.
Effets secondaires
Dans l’ensemble, les remèdes à base de plantes présentent un excellent bilan en matière de sécurité, et les effets indésirables sont relativement rares. Cependant, ils existent et il est important de rester attentif, en particulier lors de la première utilisation.
Les réactions indésirables sont le plus souvent bénignes : troubles digestifs, maux de tête, ou encore aggravation temporaire de symptômes existants. Dans la majorité des cas, ces manifestations disparaissent progressivement à l’arrêt du traitement.
- Que faire ?
Si vous soupçonnez une réaction défavorable à un remède, cessez immédiatement de le prendre. - Si les symptômes sont sévères ou s’aggravent malgré l’arrêt, consultez rapidement un professionnel de santé.
- Si les symptômes sont mineurs, vous pouvez envisager un autre remède mieux toléré.
Certains végétaux contenant des constituants irritants ou toxiques, comme le marronnier d’Inde (Aesculus hippocastanum), présentent davantage de risques d’effets indésirables et doivent être utilisés avec prudence.
Le respect des doses recommandées est essentiel, en particulier chez les enfants. Un surdosage, qu’il soit issu d’un médicament conventionnel ou d’un remède naturel, peut entraîner des effets secondaires.
Réactions allergiques
Bien que rares, les allergies aux plantes médicinales existent, même avec des remèdes courants comme la camomille allemande (Chamomilla recutita).
- Les réactions légères disparaissent généralement après l’arrêt du contact. L’application de crème au souci (Calendula officinalis) et la consommation de tisane d’ortie (Urtica dioica) peuvent aider à soulager les réactions cutanées mineures.
- Les réactions allergiques graves constituent une urgence médicale et nécessitent une prise en charge immédiate.
Pour les personnes allergiques aux plantes ou sensibles aux médicaments, il est recommandé de commencer un nouveau remède avec une demi-dose minimale afin de tester la tolérance, puis d’augmenter progressivement si tout se passe bien.
Contre-indications
Certaines plantes peuvent aggraver des troubles déjà existants. Par exemple :
- La réglisse (Glycyrrhiza glabra), en raison de son action sur les glandes surrénales, peut augmenter la tension artérielle et doit donc être évitée en cas d’hypertension. À l’inverse, elle peut être utile chez les personnes souffrant d’hypotension.
En cas de maladie chronique ou de problème de santé indépendant, le choix des remèdes doit être fait avec discernement afin d’éviter les plantes contre-indiquées.
La grossesse et l’allaitement constituent des périodes particulièrement sensibles. Certains remèdes sont déconseillés, et durant les trois premiers mois de grossesse, il est préférable d’éviter autant que possible toute médication, y compris les plantes médicinales.
Interactions plantes–médicaments
Certaines plantes (et même certains aliments) peuvent modifier l’action des médicaments conventionnels, en augmentant ou en réduisant leur efficacité.
La plupart de ces interactions passent inaperçues, mais certaines peuvent être graves, voire mortelles.
Un exemple bien documenté concerne le millepertuis (Hypericum perforatum). Cette plante accélère l’élimination de certains médicaments, réduisant ainsi leur efficacité. Un cas rapporté en 2000 dans The Lancet décrit un patient greffé du cœur dont l’organisme a commencé à rejeter l’organe après avoir pris du millepertuis. Ce dernier avait en effet réduit de 50 % le taux sanguin de ciclosporine (médicament immunosuppresseur). Après l’arrêt du millepertuis, le patient s’est rapidement rétabli.
Cet exemple illustre l’importance de tenir compte des interactions entre plantes et médicaments.
Médicaments nécessitant une prudence particulière
Les catégories de médicaments les plus concernées par les interactions sont :
- les anticoagulants,
- les antidépresseurs,
- les antiépileptiques,
- les immunosuppresseurs,
- ainsi que les contraceptifs oraux.
Attention : si vous prenez un traitement prescrit par un médecin, ne l’arrêtez jamais de votre propre initiative pour commencer un remède à base de plantes. Demandez conseil à votre médecin ou à un praticien qualifié en phytothérapie ou naturopathie.
En résumé : Les plantes médicinales sont des alliées précieuses pour la santé, mais elles doivent être utilisées avec discernement. Respecter les doses, rester attentif aux réactions, éviter les remèdes contre-indiqués et consulter un professionnel de santé en cas de doute sont les meilleures garanties d’un usage sûr et efficace.