Si vous avez l’impression d’avoir perdu l’habitude de socialiser après plusieurs années de distanciation sociale, vous n’êtes pas seul. Ressentir plus d’anxiété que d’habitude en quittant la maison pour voir du monde est tout à fait normal. Il est aussi fréquent de se sentir dépassé ou mal à l’aise dans une foule.
Cependant, lorsque ces sentiments persistent et deviennent une source importante de souffrance, on peut parler d’anxiété sociale.
Qu’est-ce que l’anxiété sociale ?
L’anxiété sociale est une forme d’anxiété qui apparaît dans les interactions avec les autres. Si l’angoisse survient régulièrement dans des situations sociales et qu’elle empêche d’agir normalement, on peut considérer qu’il s’agit d’un trouble. Cela peut se traduire par de l’inconfort, de la panique ou une gêne importante, poussant la personne à éviter les situations sociales ou à les vivre dans une grande détresse.
Il existe différents types d’anxiété sociale. Pour certains, il s’agit d’un malaise général face aux interactions, qu’il s’agisse de grands groupes ou de petites réunions. Pour d’autres, l’anxiété est spécifique et centrée sur la prise de parole en public. Dans ce cas, la personne n’est pas forcément angoissée dans un dîner ou un rendez-vous, mais parler devant un auditoire provoque une peur intense.
Contrairement aux idées reçues, être réservé ou préférer les petits groupes ne signifie pas que l’on souffre d’anxiété sociale. Cette dernière n’est pas non plus synonyme d’introversion. Même une personne extravertie peut ressentir de la nervosité ou de la panique lorsqu’elle doit rencontrer de nouvelles personnes ou s’exprimer devant un public.
Pourquoi il est important de traiter l’anxiété sociale
Ne pas s’occuper de son anxiété sociale peut avoir des conséquences lourdes sur la vie quotidienne :
- Manquer des opportunités professionnelles.
- Avoir des difficultés à créer ou entretenir des amitiés.
- Souffrir dans sa vie amoureuse ou familiale.
- Se retrouver isolé, ce qui peut parfois mener à la dépression.
La bonne nouvelle est que l’anxiété sociale se soigne très bien. Les approches varient selon la gravité et la personnalité de chacun : cela peut aller d’un suivi psychothérapeutique, à des stratégies comportementales, voire à des traitements médicaux si les symptômes sont très intenses.
Des stratégies pour surmonter l’anxiété sociale
1. Pratiquer la prise de parole en public
Si votre anxiété est légère ou modérée, exercer votre confiance en vous est une excellente idée. Participer à des groupes comme Toastmasters, où l’on s’entraîne à parler en public, peut être une étape précieuse pour reprendre confiance.
2. Essayer la thérapie cognitive et comportementale
La thérapie cognitive et comportementale aide à changer la manière de penser une situation et donc à modifier ses réactions. Dans le cas de l’anxiété sociale, il s’agit d’apprendre à identifier les pensées négatives (comme « tout le monde va remarquer que je rougis ») et à les remplacer par un discours intérieur plus réaliste et bienveillant.
3. S’exposer progressivement aux situations anxiogènes
Une méthode efficace consiste à s’habituer petit à petit aux contextes qui déclenchent l’anxiété. Commencez par une situation simple, comme sortir avec un ami proche, puis passez progressivement à des petits groupes avant d’affronter des environnements plus grands comme des restaurants ou des soirées. Cette progression permet de désensibiliser l’anxiété étape par étape.
4. Demander de l’aide à son entourage
Parler de son anxiété à un proche peut être difficile, mais c’est souvent un grand soulagement. Le soutien d’un ami ou d’un membre de la famille peut vous aider à vous sentir moins seul et à oser affronter certaines situations.
L’important est que ce soutien mène peu à peu vers plus d’indépendance. Le but n’est pas de toujours avoir besoin de quelqu’un, mais d’apprendre à se sentir capable par soi-même.
5. Vérifier ses pensées en public
Lorsqu’on se sent mal à l’aise dans une interaction, il est facile de croire que tout le monde nous observe et nous juge. En réalité, la plupart des gens sont concentrés sur eux-mêmes. Reprendre conscience de cela, se recentrer sur ses cinq sens (ce que l’on voit, entend, sent, touche, goûte) permet de revenir dans l’instant présent et de calmer l’angoisse.
6. Se montrer indulgent avec soi-même
L’amélioration prend du temps. Si vous avancez trop vite, il est normal de faire un pas en arrière. Analysez ce qui a déclenché votre malaise et voyez ce que vous pourriez adapter la prochaine fois. Par exemple, si un concert vous a provoqué une crise d’angoisse parce que vous étiez coincé dans la foule, essayez la fois suivante de vous placer à l’arrière ou près d’une sortie.
Les symptômes physiques de l’anxiété sociale
L’anxiété sociale ne se limite pas aux pensées : elle entraîne souvent des manifestations physiques comme :
- Rougissements, transpiration, bouffées de chaleur ou au contraire frissons.
- Tensions musculaires et douleurs diffuses (ventre, dos, tête).
- Accélération du rythme cardiaque.
- Essoufflement.
- Sensation de perte de contrôle ou impression d’un danger imminent.
Ces symptômes sont souvent le signe d’anxiété, surtout s’ils disparaissent une fois la situation terminée. Toutefois, s’ils persistent ou si vous avez déjà un problème de santé cardiaque, il est recommandé de consulter un professionnel de santé pour écarter d’autres causes.
En résumé
L’anxiété sociale peut être très envahissante, mais il existe de nombreux outils pour la surmonter : la pratique, la thérapie, l’exposition progressive, le soutien de l’entourage et surtout une bonne dose de patience et d’indulgence envers soi-même.
Rappelez-vous : les autres vous observent beaucoup moins que vous ne l’imaginez. L’essentiel est d’avancer à votre rythme et de célébrer chaque petit progrès.