Ces mesures de prévention et traitements vous aideront à soulager vos symptômes.
Nez qui coule ? Yeux irrités ? Éternuements incessants ? Ces signes d’allergies saisonnières touchent plus d’un quart des adultes. Et vous avez peut-être remarqué que ces symptômes persistent plus longtemps qu’avant.
Une étude de 2021, publiée dans les Proceedings of the National Academy of Sciences, révèle que la saison pollinique en Amérique du Nord dure en moyenne 20 jours de plus qu’en 1990 et produit environ 21 % de pollen en plus.
Le changement climatique en est en grande partie responsable, mais des solutions existent pour vous soulager.
Comprendre l’évolution des allergies avec l’âge
Les allergies sont une réaction excessive du système immunitaire à des substances inoffensives comme le pollen, les graminées ou les squames d’animaux. En vieillissant, l’immunité diminue, ce qui peut rendre vos réactions allergiques moins sévères.
Cependant, les symptômes persistants peuvent être tout aussi gênants. Avec l’âge, la muqueuse nasale s’amincit, rendant le nez plus congestionné et plus sensible aux irritants. De plus, la sécheresse oculaire, qui affecte 15 à 20 % des personnes âgées de 70 à 80 ans, peut aggraver les symptômes allergiques oculaires.
Agir avant le début de la saison des allergies
La meilleure défense contre les allergies saisonnières est une bonne prévention. Limiter l’exposition aux allergènes est idéal mais pas toujours simple (voir Comment mieux respirer).
Les docteurs recommandent de commencer un spray nasal corticostéroïde en vente libre (comme la fluticasone Flonase, le triamcinolone Nasacort ou le mométasone Nasonex) deux à quatre semaines avant le début de la saison pollinique.
Pour maximiser leur efficacité, utilisez-les correctement. Visez la paroi externe de la narine, la partie qui gonfle. Si vous sentez le spray dans votre gorge, c’est que vous l’appliquez mal. (Les personnes atteintes de glaucome devraient consulter leur ophtalmologue, car ces sprays peuvent parfois augmenter la pression oculaire.)
Les traitements à adopter
Continuez le spray nasal aux stéroïdes tout au long de la saison allergique. Complétez avec un lavage nasal régulier à l’aide d’un spray ou d’un rinçage au sérum physiologique en vente libre. Cela permet d’éliminer les allergènes comme le pollen. Si votre nez est irrité, appliquez un gel nasal contenant des agents apaisants comme l’aloe vera.
Si ces mesures ne suffisent pas, ajoutez un spray nasal antihistaminique comme l’azélastine (Astepro et génériques, en vente libre) ou l’olopatadine (Patanase et génériques, sur ordonnance). Ces sprays sont plus efficaces que les comprimés antihistaminiques, car ils agissent directement sur les muqueuses nasales avec moins d’effets secondaires.
Pour les démangeaisons oculaires, utilisez des collyres antihistaminiques en vente libre comme la kétotifène (Alaway) ou l’olopatadine (Pataday). Enfin, vous pouvez ajouter un antihistaminique oral si nécessaire.
Préférez les versions plus récentes comme la loratadine (Claritin), la cétirizine (Zyrtec), la lévocétirizine (Xyzall) ou la fexofénadine (Allegra), conseille la Dre Jacqueline Squire, allergologue à la Mayo Clinic.
Les antihistaminiques plus anciens comme la diphénhydramine (Benadryl) ont un effet sédatif et sont liés à un risque accru de démence. Évitez également les décongestionnants en usage prolongé, car ils peuvent augmenter la tension artérielle.
Consultez un allergologue si…
Si malgré ces traitements et une consultation avec votre médecin généraliste, vos symptômes persistent, un allergologue pourra réaliser un test cutané pour confirmer le diagnostic d’allergie. Parfois, des symptômes nasaux sont dus à une rhinite non allergique, déclenchée par la fumée, la pollution ou les parfums. Dans ces cas-là, un spray nasal à l’ipratropium (Atrovent) peut réduire l’écoulement nasal.
L’immunothérapie peut aussi être une solution efficace, notamment chez les seniors. L’option traditionnelle consiste en des injections régulières pendant trois à cinq ans, administrées en cabinet médical. Pour les allergies aux graminées, à l’herbe à poux ou aux acariens, il existe une immunothérapie sublinguale sous forme de comprimés à dissoudre sous la langue, à domicile.
Si vous souffrez d’asthme en plus de vos allergies, parlez à votre allergologue des médicaments modificateurs des leucotriènes, comme le montélukast (Singulair). Ils bloquent les substances chimiques responsables de l’inflammation allergique. Pour les cas sévères associant allergies et asthme, l’omalizumab (Xolair), un traitement biologique, peut être une option.
D’autres types d’allergies à surveiller
En plus des allergies saisonnières, certaines allergies peuvent être présentes toute l’année, notamment aux acariens, aux moisissures et aux squames d’animaux.
Dans ces cas, commencez avec un spray nasal corticostéroïde, un spray antihistaminique nasal et un antihistaminique oral si nécessaire. L’immunothérapie peut aussi être envisagée. Sachez également que certaines allergies peuvent apparaître tardivement. Deux en particulier méritent attention :
- Fruits de mer : L’allergie au poisson touche environ 3,5% des adultes et 6% des enfants en France, cette allergie peut être plus sévère que d’autres. Si vous ressentez des démangeaisons dans la bouche, de l’urticaire ou des douleurs abdominales après en avoir consommé, consultez un allergologue. Un diagnostic confirmé nécessitera d’éviter totalement les crustacés et de porter un auto-injecteur d’adrénaline (EpiPen) en cas d’exposition accidentelle.
- Nickel : Cette allergie concerne jusqu’à 12 % des la population en France. Le signe révélateur est une éruption cutanée autour de la taille (due aux boutons de pantalon en nickel), aux poignets, aux doigts ou aux oreilles après le port de bijoux. Consultez un allergologue ou un dermatologue pour un test de dépistage. Une crème à base d’hydrocortisone peut soulager temporairement, mais éviter les objets contenant du nickel (bijoux, boucles de ceinture) est la meilleure prévention.
Comment mieux respirer
Bien que vous ne puissiez pas éviter complètement les allergènes comme le pollen ou les acariens, vous pouvez réduire votre exposition. Voici comment:
- Surveillez les niveaux de pollen et restez à l’intérieur autant que possible lorsque les concentrations sont élevées.
- Passez l’aspirateur fréquemment avec un appareil équipé d’un filtre à haute efficacité pour les particules de l’air (HEPA). Utilisez un purificateur d’air avec un filtre HEPA dans les pièces où vous passez beaucoup de temps, comme votre chambre et votre salon.
- Laissez vos chaussures à l’extérieur pour éviter d’introduire des allergènes dans votre maison.
- Douchez-vous juste avant de vous coucher pour éliminer les allergènes de vos cheveux et de votre peau.
- Utilisez un spray nasal salin en vente libre lorsque vous rentrez de l’extérieur afin d’éliminer les allergènes de votre nez.
- En cas d’allergie aux acariens, enveloppez vos oreillers, matelas et sommiers dans des housses anti-acariens. Lavez vos draps et couvertures chaque semaine à l’eau chaude.
- Gardez vos animaux de compagnie hors de votre chambre. Même si vous n’êtes pas allergique à leurs squames, ils peuvent transporter du pollen sur leur pelage à l’intérieur de votre maison.