Comme tous les cinq ans, un médicament surgit sur le marché – à tort ou à raison – s’accaparant le statut de « remède miracle pour maigrir », générant des chiffres d’affaires colossaux grâce à un public avide de miracles, oubliant cette vérité élémentaire : la perte de poids durable ne passe que par une alimentation saine et une activité physique régulière.
Ozempic, nom commercial du principe actif sémaglutide, est un médicament développé par Novo Nordisk et approuvé en 2017 par la FDA pour les patients atteints de diabète de type 2. Ces dernières années, Ozempic a été utilisé hors autorisation (off-label) pour la perte de poids.
Cet usage s’est propagé grâce à des célébrités et des influenceurs, créant un véritable phénomène social, comme s’il s’agissait d’une potion magique pour maigrir sans effort – à tel point que le médicament est devenu difficile à trouver.
Mais qu’est-ce que le sémaglutide ?
Il s’agit d’un agoniste du récepteur GLP-1 (Glucagon-Like Peptide-1), ce qui signifie qu’il mime l’action du GLP-1, une hormone produite par l’intestin après les repas. Le GLP-1, qui fait partie des incrétines, est une molécule de signalisation importante aux côtés du NPY, PYY, de la ghréline, de l’adiponectine et de la leptine, pour ne citer que quelques exemples. Ces hormones influencent notre corps à stocker ou brûler des réserves énergétiques, en fonction d’un équilibre délicat que l’alimentation et le mouvement sont les premiers à orienter.
Le moyen le plus efficace de réguler la glycémie après un repas reste la composition de notre assiette : elle doit toujours être équilibrée entre protéines, glucides, légumes et fruits.
Le GLP-1 stimule la sécrétion d’insuline de manière dépendante à la glycémie (plus la glycémie augmente, plus l’insuline est sécrétée), inhibe la sécrétion de glucagon (qui favorise la libération de glucose par le foie), ralentit la vidange gastrique et favorise la satiété. Sa demi-vie naturelle est toutefois très courte (1 à 2 minutes), car il est rapidement dégradé par l’enzyme DPP-4 (dipeptidyl peptidase-4), une protéase qui inactive plusieurs peptides bioactifs, dont le GLP-1.
Le sémaglutide se lie aux mêmes récepteurs et prolonge leur effet car il est plus résistant à cette dégradation enzymatique. En clair, il prolonge l’effet d’un signal de suralimentation, c’est-à-dire une urgence insulinique.
L’inhibition de DPP-4 constitue également un autre mécanisme utilisé par les médicaments (comme les gliptines, antidiabétiques) pour augmenter la présence de GLP-1 actif dans le sang.
Cette modulation hormonale par agonistes GLP-1 (comme Ozempic) ou inhibiteurs DPP-4 (comme Sitagliptine – Januvia) a permis d’élargir l’arsenal thérapeutique contre le diabète de type 2, en complément des antidiabétiques oraux comme la metformine – elle aussi porteuse d’effets secondaires importants souvent passés sous silence.
Ces traitements sont trop souvent prescrits avant même une rééducation alimentaire sérieuse ou une augmentation de l’activité physique.
Et notre équilibre hormonal dans tout ça ?
Prétendre qu’un tel médicament soit révolutionnaire dans le traitement du diabète ou des troubles associés est pour le moins discutable. Car au fond, ce que nous cherchons à éviter – ou devrions chercher – c’est de forcer davantage le pancréas à produire toujours plus d’insuline. Mais les effets du sémaglutide ne s’arrêtent pas là.
Il agit aussi sur l’hypothalamus, influençant les centres de la faim et de la satiété. Il réduit l’appétit et ralentit la vidange gastrique à travers un mécanisme complexe, impliquant la régulation neurale périphérique et centrale. L’activation des récepteurs GLP-1 au niveau du système nerveux entérique module l’activité des muscles lisses de la paroi gastrique, réduisant la motilité et prolongeant la vidange gastrique.
Simultanément, le sémaglutide agit sur le tronc cérébral, influençant les circuits vagaux qui régulent la motilité gastrique et le tonus du sphincter pylorique, amplifiant ainsi la sensation de satiété.
Mais à quel prix ?
Ces interférences avec le péristaltisme intestinal peuvent certes couper la faim, mais elles ont aussi des répercussions sur le microbiote intestinal, pouvant favoriser ou réduire certaines populations bactériennes, altérer la perméabilité intestinale, créer du malabsorption, et fausser tous les signaux venant de l’estomac, comme la présence d’aliments non digérés.
En 2024, Ozempic a été rationné : la demande massive pour une utilisation hors AMM dans la perte de poids a créé une pénurie, au détriment des patients diabétiques. En Italie par exemple, cela a affecté l’approvisionnement des structures de santé publique.
La cause principale ? Son effet anorexigène présumé.
Ce que montrent les études cliniques
Le sémaglutide, administré une fois par semaine, a prouvé son efficacité dans de nombreux essais cliniques, en monothérapie ou associé à des approches comportementales. Le programme STEP (Semaglutide Treatment Effect in People with Obesity) fournit des données solides.
- STEP 1 : chez des adultes en surpoids ou obèses (non diabétiques), une perte moyenne de poids de 14,9 % a été observée dans le groupe Ozempic contre 2,4 % dans le groupe placebo après 68 semaines.
- STEP 5 : sur 104 semaines, perte moyenne de 15,2 % contre 2,6 % avec le placebo. 77,1 % des patients du groupe semaglutide ont perdu plus de 5 % de leur poids, contre 34,4 % dans le groupe placebo.
Et les effets secondaires ?
Les plus fréquents sont nausées, diarrhées et constipation, généralement modérés et transitoires. Les effets graves sont rares, mais le risque n’est pas nul. Dans l’étude cardiovasculaire SUSTAIN-6, le taux d’événements indésirables graves atteignait 29,3 à 34,9 % sous semaglutide, contre 6,7 % sous placebo. Les effets rapportés incluent vomissements, douleurs abdominales, et dans de rares cas, pancréatite aiguë.
Un cas clinique décrit une patiente de 36 ans ayant développé une pancréatite aiguë après avoir pris du semaglutide sans prescription. Après l’arrêt, les taux de lipase sont revenus à la normale, suggérant un lien direct.
Un médicament miracle ?
Face à cela, peut-on vraiment parler de médicament miracle qui résout le diabète, l’obésité mondiale, et rend tout le monde heureux, y compris l’industrie pharmaceutique ? C’est pourtant le message implicite qui circule.
La rareté du médicament en accentue même le désir, au point que certains patients se font prescrire plusieurs boîtes sur différentes ordonnances pour contourner les limitations (en Italie, une seule boîte peut être prescrite à la fois).
Un marketing sans marketing ?
Sur les réseaux sociaux, les podcasts, dans les interviews glamour, le nom Ozempic est omniprésent. Pourtant, il n’existe officiellement aucune campagne publicitaire vantant ses vertus minceur. Et pour cause : ce serait illégal.
En Europe et aux États-Unis, la publicité pour les médicaments sur ordonnance est très réglementée. Mais les entreprises ont affiné une stratégie plus subtile : les célébrités évoquent librement leur utilisation d’Ozempic, sans être forcément rémunérées. Certaines sont en lien avec des agences du secteur, d’autres reçoivent des échantillons gratuits ou collaborent avec des cliniques prescriptrices.
Aux USA, les publicités pour Ozempic ciblent officiellement le diabète, mais mettent en scène des corps minces, actifs, souriants : le sous-texte est clair. En 2023, une enquête de Stat et The Washington Post a révélé des milliers d’annonces sur Facebook et Instagram avec des slogans tels que « perdez du poids sans effort », souvent sans encadrement médical. Meta a supprimé certaines annonces, mais le flot continue.
Où finit l’information ? Où commence la manipulation ?
Pendant ce temps, Novo Nordisk prend publiquement ses distances tout en profitant du boom mondial. Une double posture qui soulève des questions, même chez les observateurs les plus modérés.
Le succès d’Ozempic a été fulgurant, et sa valeur commerciale tout autant. Selon le rapport financier 2023 de Novo Nordisk, les ventes ont bondi de 63 % en un an, atteignant 14 milliards de dollars dans le monde. Et pour 2024, la croissance attendue est encore plus forte, portée par Wegovy, sa version anti-obésité.
🌿 Une alternative naturelle à Ozempic ?
Si vous cherchez une approche plus douce et naturelle que les médicaments comme Ozempic, certains suppléments peuvent soutenir la perte de poids en favorisant la satiété et en améliorant le métabolisme. L’un des plus prometteurs est :
✅ LavaSlim – 100% naturel
En conclusion
L’obésité est un fléau mondial. Pour l’industrie, c’est aussi une opportunité colossale. Quand cette opportunité devient un phénomène psychoculturel, où l’apparence, la beauté et l’acceptation sociale jouent un rôle central, les intérêts en jeu deviennent gigantesques.
Et ces intérêts passent souvent par des non-professionnels de santé, sans scrupules, et finissent sur la peau de personnes désinformées ou simplement influençables.
Pour conclure, rappelons que le diabète est une pathologie qui, une fois déclarée, nécessite bien des traitements spécifiques, mais qu’elle peut être évitée et parfois inversée grâce à un mode de vie sain, accompagné par la compétence et la vision ouverte d’un médecin attentif aux signaux du corps.
Avis de non-responsabilité médicale
Les informations fournies dans cet article sont fournies à titre informatif uniquement et ne constituent pas un avis médical. Consultez toujours votre médecin ou un professionnel de santé qualifié avant de commencer tout nouveau produits, surtout si vous êtes enceinte, si vous allaitez, si vous prenez des médicaments ou si vous souffrez d’un problème de santé. Les résultats peuvent varier d’une personne à l’autre.