3 Façons surprenantes d’apaiser la douleur chronique

La douleur est le signal de notre corps indiquant qu’un problème est présent. Lorsqu’elle est aiguë, elle survient soudainement, avec une cause évidente (comme une fracture) et un traitement standard.

Mais la douleur chronique, qui touche un adulte sur cinq, persiste au-delà de trois mois (ou au-delà du temps de guérison attendu d’une blessure) et n’a parfois pas de cause claire. Alors, comment trouver un soulagement et améliorer votre qualité de vie ?

« Nous avons beaucoup appris ces dernières années sur les différences majeures entre la douleur aiguë et la douleur chronique, qui nécessitent des approches très différentes », explique Kimeron Hardin, PhD, psychologue clinicien et président de l’Association américaine de psychologie de la douleur.

La douleur chronique dépasse l’expérience sensorielle du « où et à quel point ça fait mal ? », explique Steven P. Cohen, président du département d’anesthésie et vice-président de la recherche en médecine de la douleur à l’Université Northwestern à Chicago.

Nos pensées, nos émotions et nos comportements peuvent avoir un impact significatif sur la sensation physique de la douleur chronique. Les médicaments, la physiothérapie, les injections de stéroïdes et les dispositifs implantés peuvent être utiles, mais des recherches récentes ont découvert que des techniques ciblant les aspects psychologiques de la douleur peuvent également apporter un soulagement.

Cet article présente trois de ces traitements. Parlez-en à votre médecin traitant, qui pourra vous orienter vers un professionnel de la santé mentale spécialisé en douleur chronique.

Thérapie cognitivo-comportementale (TCC)

Il s’agit d’une forme de thérapie brève qui aide à identifier les pensées et comportements négatifs et à développer des stratégies pour les modifier. Chez les personnes souffrant de douleur chronique, s’attendre au pire ou se concentrer sur la douleur peut en réalité augmenter l’inconfort ressenti.

« Beaucoup ont une pensée catastrophique autour de la douleur, ce qui peut l’aggraver », explique Hardin. « La TCC peut aider à comprendre ces schémas et à apprendre à les remplacer par des pensées plus apaisantes et plus justes ». Une revue Cochrane de 2020 a montré que la TCC réduisait l’invalidité et la détresse de manière significative.

Thérapie d’acceptation et d’engagement (ACT)

Cette approche partage des points communs avec la TCC, mais intègre également des techniques de pleine conscience. Tandis que la TCC cherche à changer la façon de penser à la douleur, l’ACT encourage à l’accepter et à s’engager dans des changements de mode de vie qui en atténueront les effets.

L’inactivité physique, le stress et le manque de sommeil sont liés à une douleur chronique plus sévère. L’ACT aide aussi à identifier ce qui compte le plus pour la qualité de vie, comme passer du temps en famille, et à déterminer quelles actions permettent d’y parvenir malgré la douleur. Une revue de 25 essais en 2022 a montré que l’ACT réduisait l’invalidité et la dépression tout en améliorant la qualité de vie.

Thérapie de reprogrammation de la douleur

Certaines douleurs chroniques sans cause identifiable, comme la fibromyalgie ou certaines douleurs dorsales, peuvent être liées à une sensibilisation excessive à des stimuli comme la pression ou la chaleur, un phénomène appelé sensibilisation centrale.

Cette altération du traitement de la douleur signifie qu’il n’y a pas de lésion claire ou de dommage nerveux, explique Christopher Robinson, MD, PhD, spécialiste en anesthésie et médecine periopératoire à l’hôpital Brigham and Women’s de Boston.

La thérapie de reprogrammation de la douleur est une technique émergente qui aide le cerveau à « désapprendre » cette douleur. Les patients sont encouragés à effectuer des mouvements qu’ils redoutent (comme se pencher) tout en apprenant à percevoir leurs sensations comme une activité cérébrale sans danger plutôt que comme une blessure tissulaire.

L’objectif est de faire taire une fausse alerte du système nerveux. Une étude clinique de 2021 a montré que deux tiers des patients souffrant de douleurs dorsales chroniques étaient guéris ou presque guéris après quatre semaines de cette thérapie.